Évaluer rapidement la structure du sol
Test bêche et test Beerkan sont complémentaires pour réaliser des diagnostics opérationnels du sol.
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La structure du sol joue sur l’enracinement des cultures, leur accès à l’eau et aux nutriments, favorise l’infiltration et le drainage de l’eau, apporte l’aération nécessaire aux organismes du sol… Son maintien est « un pilier du fonctionnement du sol », rappelle Stéphane Cadoux, agronome chez Terres Inovia.
L’institut technique a développé un test bêche spécifique : le Ti-test. « Nous voulions une méthode simple, accessible et rapide qui facilite le diagnostic, et surtout la prise de décision. Cela faisait un peu défaut dans celles qui existent », explique l’expert.
Associés à des conseils de travail du sol
Le Ti-test consiste en une description de l’état général d’une bêchée (ouvert, en bloc ou continu), ainsi que de l’état des mottes (poreux, tassé en cours de régénération ou tassé). En croisant ces deux informations, huit états structuraux possibles sont définis et associés à une note de 1 à 5. « Ces notes sont des équivalents des notes du test VESS, une autre méthode du test bêche utilisée notamment au niveau international ».
Enfin, « et c’est ce pourquoi nous avons développé le Ti-test », à chaque état structural est associé un conseil de travail du sol, également déterminé en fonction de la culture d’intérêt. Par exemple, pour un état ouvert et poreux, Terres Inovia estime qu’un non-travail du sol avant un colza est possible. À l’inverse, pour un sol continu et tassé, il conseille de travailler sur la profondeur du tassement.
Le Ti-test a été pensé pour compléter d’autres observations, notamment le profil cultural, le mini-profil 3D et le test Isara. « Ils s’appuient sur les mêmes critères de description, ce qui fait que l’on peut facilement passer d’une méthode à une autre, en fonction du temps que l’on a et du niveau de détail que l’on souhaite », indique Stéphane Cadoux.
Prendre en compte l’activité biologique
En parallèle, « le test Beerkan est vraiment complémentaire au test bêche », poursuit Michael Geloen, ingénieur Terres Inovia. Son objectif est d’évaluer la porosité du sol en mesurant le temps nécessaire à l’infiltration de 100 mm d’eau. Pour cela, un tube en PVC est enfoncé dans le sol.
Dans certains cas, l’observation de la structure du sol peut faire craindre des blocages dans la circulation de l’eau (présence de semelle de labour par exemple), mais le test Beerkan montre finalement une infiltration meilleure que prévue. L’activité biologique, notamment la présence de galeries de vers de terre, peut permettre à l’eau de s’infiltrer en dessous des parties tassées.
« Il s’agit d’un test facile à mettre en œuvre, avec peu de matériel, et qui permet d’avoir une vision plus large sur la porosité d’une parcelle », résume Michael Geloen. Néanmoins, les mesures doivent être répétées pour tenir compte de l’hétérogénéité, et peuvent être chronophages.
Tableaux de bord
L’évaluation de la structure du sol est « une clé d’entrée pour aborder la fertilité du sol dans son ensemble », estime Stéphane Cadoux. Slake test, pénétromètre, potentiel de minéralisation, comptage de vers de terre… De nombreuses autres mesures sont mobilisables pour évaluer la qualité du sol. Pour faciliter leur interprétation, Terres Inovia co-développe des « tableaux de bord » avec six réseaux d’agriculteurs pour objectiver la fertilité des sols et faciliter l’accompagnement. Il permet d’identifier les pratiques à mettre en œuvre pour atteindre un objectif précis, comme la lutte contre l’érosion par exemple.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de Terres Inovia : https://www.terresinovia.fr/-/evaluer-la-structure-pour-identifier-le-travail-du-sol-adapte
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